vendredi 6 juin 2008

Vingt quatre prunelles

Jour 13 - Shodoshima

Shodoshima est décidément un endroit surprenant, avec plein de lieux divers à visiter… Celui que je vais vous présenter ci dessous, je ne l'ai pas visité, faute de temps, mais j'ai décidé d'en parler car c’est un endroit important de l’ile... C’est l’une des raisons pour laquelle Shodoshima est connue dans tout le Japon.


C'est l'histoire de Sakae Tsuboi, une fille du pays qui, après s’être mariée au poète Shigeji Tsuboi, lui aussi originaire de Shodoshima, fit carrière comme écrivain et dont les romans devinrent très célèbre dans les années 30. En 1955, l’un de ses romans fut adapté en film par le réalisateur Keisuke Kinoshita, film qui remporta beaucoup de succès au Japon et dans le monde (il gagna un Golden globe) et devint vite un film culte :

Nijushi no Hitomi(二十四の瞳), 24 prunelles



L’histoire du film se déroule sur Shodoshima, et débute avec l’arrivée de Hisako Oishi (Hideko Takamine), une jeune maitresse d'école qui débarque de tokyo pour enseigner aux 12 uniques enfants de l’école du village. Nous sommes en 1928, et si en ville le Japon est entré dans l’ère moderne, les gens du village sont choqués de voir la jeune fille porter des vêtements étrangers et conduire son vélo. Elle est néanmoins très vite adoptée par les écoliers, avec qui elle tisse des liens très forts, et finit par épouser le capitaine d’un bateau d’excursion. Le fantôme de la guerre s’abat alors sur le village. Les écoliers, en age de se battre, partent le front haut, malgré les doutes de leur maitresse.
La dernière séquence du film se passe 8 ans après. Alors que la vieille dame s’apprête à partir à la retraite, les élèves se retrouvent pour une fête de retrouvailles, à laquelle nombreux manquent à l’appel, morts au combat. La guerre n’a épargné aucun des jeunes gens, l'un d'eux étant même devenu aveugle. Le film se termine donc sur l’image mélancolique d’une professeur qui regrette amèrement la fatalité du destin et la stupidité de cette guerre qui transforme de jeunes japonais plein d’avenir en des adultes meurtris.


Plus que d’être un simple drama à l’eau de rose, 24 prunelles est un véritable hymne à la paix, car il montre la guerre vue depuis les yeux des simples gens du peuple. Il a su séduire beaucoup de spectateurs qui, à cette époque, commençaient à peine à guérir les plaies de la seconde guerre mondiale…



Sur l’ile, on peut visiter Eigamura (映画村): le village de tournage du film, avec la reconstitution de maisons de l'ère showa et les boutiques d’artisans.
A Tanoura, on peut également voir l'école qui a servi d’inspiration au film, et qui date de 1891.
Et dans le port de Tonosho, on trouve un ensemble de statues dites 'statues pour la paix' représentant la maitresse et ses élèves.

Personnellement, je n’ai pas encore eu la chance de pouvoir voir 24 prunelles. Je crois avoir vu le DVD en vente sur certains sites et donc... mon anniversaire c'est bientôt, voilà!




La visite du village sur le blog de Junko et Ti
Un autre site en anglais avec plus d'informations sur le film...

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